Israël détruit l'aide irlandaise à la communauté villageoise palestinienne

 

Les étiquettes indiquent «Soutien humanitaire aux Palestiniens menacés de transfert forcé en Cisjordanie» et elles reposent dans les décombres d'une communauté détruite qui abrite plus de 60 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants. Les logos «Irish Aid - Gouvernement d'Irlande» sont clairement visibles parmi les débris de panneaux solaires brisés, les effets personnels des enfants et les tentes détruites, marquant les articles donnés aux familles palestiniennes par un groupe de coordination de l'Union européenne qui inclut l'Irlande parmi ses donateurs.

Alors que la pandémie faisait rage cet hiver, le village de Khirbet Humsah a été rasé à plusieurs reprises par les forces israéliennes dans une lutte pour un territoire dans une partie reculée de la Cisjordanie palestinienne qui est sous occupation israélienne depuis 1967. Au cours des trois derniers mois, près de 70 structures fournies à la communauté dans le cadre de l'aide de l'UE ont été détruites ou saisies, selon la Commission européenne. Et cette semaine, sans se laisser décourager par les déclarations de condamnation de l'UE et de l'Irlande, Israël a détruit des abris financés par l'UE pour reconstruire la communauté devant un groupe de diplomates européens qui se rendaient sur place, selon les travailleurs humanitaires présents.

Le gouvernement israélien a désigné la zone comme un champ de tir militaire et insiste sur le fait que ses soldats démolissent et saisissent à plusieurs reprises les tentes et les abris pour animaux donnés parce que le village est illégal et que les Palestiniens doivent se déplacer pour leur propre sécurité. Mais les responsables européens et les groupes humanitaires considèrent les démolitions comme une tentative transparente d'accaparement des terres qui contrevient au droit international dans une région où les colonies israéliennes se sont développées d'une manière qui érode les perspectives d'un État palestinien viable.

La destruction initiale de Khirbet Humsah a eu lieu le 3 novembre, le jour même où les électeurs aux États-Unis se sont rendus aux urnes, lorsque Cogat, l'organisme militaire israélien qui s'occupe des affaires civiles dans les territoires palestiniens, s'est installé pour démolir les abris pour animaux, les panneaux solaires. , latrines et tentes qui abritaient une dizaine de familles qui gagnent leur vie en élevant des moutons et des chèvres. Les Nations Unies l'ont décrite comme la plus grande démolition en une décennie, ajoutant à un bilan de destruction de quelque 689 structures par Israël à travers la Cisjordanie et Jérusalem-Est en 2020 qui, selon l'ONU, ont rendu 869 Palestiniens sans abri. Bulldozers de l'armée

Les habitants de Khirbet Humsah sont revenus et reconstruits, plantant des tentes et des abris pour animaux financés par des donateurs de l'UE pour se protéger et protéger leur bétail contre les rudes conditions hivernales. Mais le 3 février, des bulldozers accompagnés de troupes israéliennes sont revenus, abattant des structures en acier et en bois lors d'une démolition capturée par la télévision Reuters. Puis le mardi 16 février, les forces israéliennes sont de nouveau revenues. Cette fois, cela s'est produit alors qu'un groupe de diplomates représentant des pays qui avaient donné de l'aide visitait la communauté.

L'armée israélienne a démantelé les abris qui avaient été financés par l'Irlande et d'autres pays de l'UE sous les yeux des diplomates, selon le Conseil norvégien pour les réfugiés et le Consortium pour la protection de la Cisjordanie, le partenariat-cadre de l'UE comprenant l'Irlande qui œuvre pour arrêter le transfert forcé de Palestiniens.

«Il y avait des diplomates de Pologne, du Royaume-Uni et de France», a déclaré Chris Holt, un représentant du Consortium pour la protection de la Cisjordanie qui a été témoin de l'incident.

«Les diplomates parlaient aux membres de la communauté et l'armée israélienne est venue et s'est emparée des structures.» Ils ont démantelé et pris cinq refuges pour animaux qui avaient été financés par la Grande-Bretagne, l'Irlande et neuf autres États membres de l'UE, a-t-il déclaré. Un homme rassemble du matériel pour construire un abri temporaire après que les forces israéliennes ont rasé le village bédouin de Khirbet Humsah.

Le ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, a également condamné les démolitions en tant qu '«actes flagrants contre une population vulnérable». Les ONG disent que l'incident montre qu'il faut faire plus pour protéger les résidents des territoires palestiniens. «Nous recommandons vivement à l'Irlande et aux autres donateurs de prendre des mesures concrètes pour tenir Israël responsable de la destruction de l'aide humanitaire», a déclaré Holt.

Des tentes installées pour abriter les familles après les démolitions ont été confisquées à quatre reprises, selon un communiqué de Cogat. L'agence israélienne a déclaré au Irish Times que cela avait été fait parce qu'ils avaient été «installés illégalement et sans les permis et approbations requis» et que les résidents avaient refusé de bouger.