Gaza : la lettre de réaction à O-F Dimanche
Plateforme44 des ONG pour la Palestine
Pôle associatif Désiré Colombe 8 rue Arsène Leloup 44100 NANTES contact : afpsnantes@wanadoo.fr
le 16 février 2021
Madame, monsieur
Suite à votre page parue dimanche 31 janvier dernier, rubrique « dimoitou », les associations de la Plateforme44 réagissent en vous faisant part de leur grand étonnement devant les très nombreuses omissions de cet article
Vous présentez la situation à Gaza comme hélas ce serait la situation de nombreux pays dits du Sud : surpopulation réelle, très mauvaise conditions de vie et notamment un accès à l'eau potable particulièrement dégradé.
Mais aux jeunes et à leurs parents qui lisent cette page, la dernière, une page mise en valeur, la liste des omissions est longue, trop longue pour restituer ce qui fait de Gaza un territoire particulier.
Gaza est sous blocus strict et total depuis 2007, blocus imposé par Israël et un peu moins de façon variable par l'Egypte. Le moindre chantier demande des années parce que le moindre matériau est sous contrôle strict et tatillon d'Israël : ciment, fer à béton etc. entraînant des retards insupportables entre autres pour traiter les eaux de la station d'épuration ou l'installation d'une usine de désalement de l'eau de mer. Parce que l'approvisionnement en fuel pour la centrale électrique est très strictement contingenté etc. réduisant la distribution électrique à quelques heures par jour !! La "bande de Gaza" est un territoire palestinien occupé, asphyxié par le blocus.
L'eau potable manque parce que la nappe phréatique a été pompée sans retenue par Israël, puissance occupante, Elle l'est encore aujourd'hui par les agriculteurs israéliens voisins. Sans pour autant sous-estimer les pompages palestiniens. Dès lors, l'eau de mer s'infiltre, rendant la nappe impropre à la consommation.
Il y a beaucoup d'habitants dont une majorité de réfugiés depuis la catastrophe, la Nakba, et l'expulsion que les Palestiniens ont subi en 1947-49.
Vous évoquez en deux mots les guerres d'Israël contre Gaza, elles ont provoqué des destructions majeures de beaucoup d'infrastructures, la crise de l'eau que votre article décrit y trouve sa source pour une grande part. Et l'on sait que la gestion de l'eau est de fait une « arme » pour Israël contre Gaza et plus généralement les Palestiniens des autres territoires occupés.
Bien sûr toute aide humanitaire, celle que vous évoquez pour la mettre en valeur à la fin de votre article, est bienvenue mais si ponctuelle. Les Gazaouis l'apprécient sans doute mais ce dont ils ont besoin ce n'est pas que l'on s’apitoie sur leur sort, la Palestine a un des taux de scolarisation et d’éducation parmi les plus élevés du Moyen-Orient. Il n'attendent que le respect de leurs droits humains les plus élémentaires par la fin du blocus, de l'occupation.
Apporter ces éléments à vos jeunes lecteurs leur aurait permis de comprendre au travers de cet exemple en quoi les crises qui paraissent écologiques ne sont pas des fatalités naturelles mais ont toujours en même temps des causes bien humaines, et ici politiques.
Vous remerciant de votre aimable attention car nous sommes certains que vous êtes attaché à l'information la plus exacte qu'il soit, y compris pour un public jeune, qu'ainsi vous respecteriez.
Plateforme 44 des ONG pour la Palestine : Association France Palestine Solidarité, Pays de Loire Gaza Jérusalem, MRAP - Nantes et St-Nazaire , Comité Palestine Israël Pays de Châteaubriant, Ligue des Droits de l’homme, CIMADE, CCFD-Terre solidaire 44, Artisans du monde-Nantes et St-Nazaire, UJFP (Union juive française pour la paix) ABJC ( Ass. Bouguenais Jumelage Coopération), Les Amis d'Abu-Dis Solidarité Palestine (Rezé) CSPRN (Comité Solidarité Palestine Région nazairienne).ATTAC44, ARP ( Amis de la Résistance palestinienne).
Observateur : ACAT ( Actions des chrétiens pour l'abolition de la torture)