Des jeunes s'engagent après leur séjour en Palestine

Un article de Ouest-France du 16 octobre 2022 : Nantes. À 20 ans, ils portent la voix des jeunes en Palestine

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-a-20-ans-ils-portent-la-voix-des-jeunes-en-palestine-ec3d74a2-4c7e-11ed-87bc-f04d1f7a1978

L'article complet sans l'image ( à voir sur le site du journal)

L’Association France Palestine solidarité tient, ce week-end, sa conférence nationale à la Manufacture à Nantes. Parmi eux, beaucoup de militants seniors, mais aussi une jeune génération. À la conférence de l’Association France Palestine solidarité, ce week-end, à Nantes, de jeunes militants comme Sohan, Hilel, Morgane ou Tristan poursuivent le combat pour la cause palestinienne, cher à Mado Hervy, présidente de l’antenne départementale, et Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS.

Ces samedis après-midi, en banlieue parisienne, Morgane les a davantage passés, gamine, avec ses parents dans les manifs en faveur de la cause palestinienne qu’à faire les boutiques avec des copines. Et à 23 ans, cette étudiante en communication aux longs cheveux bruns détonne encore au milieu de toutes les têtes blanches qui ponctuent l’assemblée des adhérents de l’Association France Palestine solidarité.

Ils veulent « la stricte application du droit »

Pourtant, quelques jeunes comme elle participent, ce week-end, à la conférence nationale des 98 groupes locaux de cette association, à la Manufacture, à Nantes. Ateliers, conférences : près de 150 personnes sont attendues pour débattre des moyens de sensibiliser au conflit israélo-palestinien qui perdure depuis 74 ans. « Notre combat, c’est la stricte application du droit, rappelle Mado Hervy. Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ne sont pas respectées par Israël dans les territoires occupés en Cisjordanie, ni sur le blocus de la bande de Gaza, ni pour Jérusalem-Est… » La liste est longue. 

A 74 ans, la présidente de l’antenne de Loire-Atlantique de l’AFPS n’a rien perdu de sa fougue, quand il y a trente-deux ans, au moment de la guerre du Golfe, elle s’est impliquée dans la cause palestinienne. Cette ancienne prof de maths à Notre-Dame-de-Toutes-Aides sait que sans la relève de la jeune génération, si habile sur les réseaux sociaux, le feu sacré de l’association risque de s’éteindre.

« Des heures de marche pour aller à la fac »

Et justement ils sont là, ces jeunes, tout juste revenus d’une mission de deux semaines en Palestine et encore bouleversés par les situations qu’ils ont pu vivre. Morgane raconte : « Les étudiants palestiniens peuvent marcher entre trois et quatre heures pour aller en cours. Le jour des examens, ils se font arrêter aux check points mis en place par l’armée israélienne. Aller à la fac, c’est le parcours du combattant. J’ai trouvé leur force incroyable. »

Sohan, 18 ans, se souvient : « Nous étions dans un village et en pleine nuit, il y a eu un raid de l’armée israélienne. Nous étions terrorisés pendant que les enfants, eux, continuaient de jouer, car c’est leur quotidien. »Tristan, 19 ans, parle « des soldats dans le village jusqu’à 4 h du matin, des avions de chasse, des hélicos et des drones au-dessus de nos têtes alors que nous voulions voir le lever du soleil ».Morgane confie : « J’avais mon passeport européen, c’était un privilège face aux jeunes Palestiniens. J’ai ressenti un mélange de culpabilité et d’injustice. »

De ce voyage initiatique, ils en ont ramené des photos bouleversantes et des poèmes poignants, à découvrir, ce week-end, à la Manu.